Le 24 juillet 1954: un acte salutaire de la résistance tunisienne

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C'était le 24 juillet 1954, à 12h20, devant le Ministère de la guerre (actuel Ministère des affaires sociales - avenue Bab Bnet) à Tunis que le lieutenant-colonel De La Paillonne, Chef de la mission française des armées en Tunisie depuis janvier 1952, a subi un attentat organisé par les nationalistes du Néo-destour sous la direction de Taieb Mhiri, un des dirigeants de la résistance au sein du parti nationaliste. Suite aux coups de feu tirés à bout portant par un nationaliste, De La Paillonne décède sur le coup.

 

En effet, Le lieutenant-colonel De La Paillonne était soupçonné par Taieb Mhiri d’être le chef de la société secrète des français de Tunisie "La Main rouge" et qui fût soutenue par le Président du Conseil Français de l’époque. Ce faisant, De La Paillonne était soupçonné de commanditer plusieurs attentats meurtriers contre plusieurs leaders tunisiens du mouvement national notamment le leader syndicaliste de l'UGTT Farhat Hached, le 5 décembre 1952, Hédi Chaker et bien d'autres nationalistes tunisiens qui militaient pour l'indépendance du pays.

A l'époque, plusieurs preuves de la culpabilité De la Paillonne dans cette mission secrète ont été recueillies par Taieb Mhiri par le biais d'écoutes téléphoniques et de la prise nocturne de documents secrets de son bureau du Ministère grâce au dévouement du commandant Mohamed Ben Slama, au mouvement de la résistance tunisienne avec la complicité de son adjoint le lieutenant Abdesselam Ben Brahim et du standardiste Habil methammem. Il y a lieu de signaler que le Commandant Ben Slama appartenait au corps de l’artillerie de la garde beydicale, jouant le rôle d'officier de communication entre l'armée française et le palais beydical (nous y reviendrons).

Cet attentat a eu des répercussions positives et directes sur la question tunisienne. Ce qui a poussé le président du Conseil français de l'époque Pierre Mendés France de se déplacer en catimini, le 31 juillet 1954, à Tunis et de proclamer, devant le Bey à Carthage, l'acquisition de la Tunisie de son autonomie interne. Par la suite, des négociations entre les gouvernements tunisiens et français ont été lancées, à cette époque, et ont abouti le 1er juin 1955 à la signature d’un protocole d’accord bilatéral régissant la tunisification de plusieurs secteurs de l’Etat. En octobre 1955, les négociations se sont poursuivies entre les deux parties dont la finalité était l'indépendance effective de la Tunisie. Ce qui fùt réalisé le 20 mars 1956.